Histoire de la première Année polaire internationale
La plus récente Année polaire internationale (API) (2007-2008) était la première initiative de son genre en 50 ans. Axé sur l’Arctique et l’Antarctique, c’était le plus grand programme international de recherches circumpolaires jamais réalisé.
Il y a eu trois Années polaires internationales au cours des 125 dernières années, dans le cadre desquelles des scientifiques de différents pays ont collaboré à des recherches axées sur le climat et l’exploration géographique.
Chaque Année polaire internationale a permis de consacrer les sciences occidentales à l’étude des régions polaires de la Terre. Tout en préparant la scène pour d’autres collaborations scientifiques internationales, cette collaboration a donné lieu à de nombreuses percées scientifiques importantes. Par exemple, l’Année polaire internationale a conduit à la découverte du courant-jet et à l’étude de ses répercussions climatiques et météorologiques.
L’Année polaire internationale a même lancé la ruée vers l’espace!
En insistant sur la collaboration, les pays circumpolaires ont temporairement mis de côté leurs inquiétudes concernant l’acquisition de nouveaux territoires dans les régions polaires pour participer à des recherches scientifiques qui profiteraient à tous.
Le besoin de collaboration internationale dans le cadre des recherches polaires
Jusqu’au milieu du XIXe siècle, il y avait deux approches principales aux recherches scientifiques dans le nord. La première approche était celle des pays qui travaillaient de façon indépendante et dans l’intérêt national. C’était l’approche favorisée par l’Amirauté britannique pendant l’ère Franklin. Dans les années 1870, l’aspect compétitif de l’exploration polaire commençait à montrer des signes d’affaiblissement.
L’Arctique et le climat mondial
Depuis la première Année polaire internationale de 1882-1883, on a reconnu que les régions polaires de la Terre pourraient détenir la clé de la compréhension du climat mondial. Les sciences de l’Arctique offraient aussi des avantages économiques concrets, y compris l’hydrologie, l’océanographie, la météorologie et la navigation.
Qui a eu l’idée de la première Année polaire internationale?
Un explorateur autrichien et officier de la marine, le lieutenant Karl Weyprecht, qui était un scientifique et co-commandant de l’expédition polaire austro-hongroise (1872-1874), a été le premier à envisager l’idée d’établir une Année polaire internationale.
Le lieutenant Weyprecht avait réalisé qu’un pays tout seul ne pouvait pas entreprendre des recherches scientifiques polaires à grande échelle. Cela devait plutôt être fait dans le cadre de la coopération internationale.
Comme le dira plus tard le lieutenant Weyprecht, « la Terre doit être étudiée comme une planète ». Il voulait dire que l’Arctique devrait être un laboratoire mondial des sciences internationales.
L’idée du lieutenant Weyprecht a rapidement suscité de l’intérêt. En 1879, la Commission polaire internationale a été établie. Elle comprenait les pays suivants : le Danemark, la Norvège, la Russie, la Finlande, la Suède, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, les Pays-Bas, la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne, avec l’aide du nouveau Dominion du Canada.
Objectifs de la première Année polaire internationale
Bien qu’une grande partie des recherches en histoire naturelle avait été achevée, l’œuvre majeure de ces expéditions scientifiques coordonnées devait être orientée vers la météorologie, l’aurore et le magnétisme de la Terre, puisque c’était là où se trouvaient certaines des plus grandes lacunes des sciences polaires.
Ces domaines scientifiques promettaient également d’améliorer la précision des prévisions météorologiques et la navigation, et offraient un grand avantage économique potentiel.
Il semble pertinent que la première Année polaire internationale ait eu lieu en 1882-1883 pour coïncider avec un passage de Vénus devant le soleil, le 6 décembre de la première année de l’Année polaire internationale.
Les stations de recherche de l'API ont adopté l'heure standard pour synchroniser leurs observations scientifiques. Comme une seule station en Norvège a eu accès à un télégraphe, tous les autres garde-temps a été basée sur des observations astronomiques précises réguliers. Les emplacements choisis pour les bases de l'API ont été souvent choisis où expéditions antérieures avaient déjà recueilli quelques données de base. Ce fut le cas pour Fort Conger, où la baie Lady Franklin avait été le site d'une expédition plus tôt par George Nares en 1875.